On poursuit les témoignages métiers autour de celui de rédacteur web avec celui de webmaster. C’est Thibaut Parent, digital nomad, qui a accepté de témoigner.
Peux-tu nous résumer ton métier de webmaster ?
Pour me présenter un peu plus, je ne suis pas que webmaster mais quelqu’un avec de multiples casquettes, par choix, nécessité et envie. C’est ainsi que je suis devenu freelance web (après avoir vu que les agences web locales étaient pourries par le fric) afin de trouver autant de vérité sur le web qu’IRL (In Real Life). Je fais depuis 8 ans de la création/refonte de site (majoritairement WordPress), du SEO, des réseaux sociaux, de l’e-réputation, de la monétisation, de la formation (free ou pour d’autres boites) et de l’accompagnement.
Quand je réalise une création ou une refonte de site, je propose un nouveau thème adapté aux recommandations SEO (titrages, chargement, W3C, rich snippets…) et, pour des raisons évidentes d’efficacité, je propose l’administration du site afin de gérer moi-même les mises à jour tant pour les plugins que pour les thèmes et le core WordPress.
C’est ainsi que je verse aussi dans le webmastering pour certains de mes clients. Cela me permet, en plus de gérer l’évolution de mon travail, de m’assurer des revenus plus réguliers que des créations/refontes oneshot. Je facture sur un montant mensuel tout en restant disponible en cas de pépin lambda avec une formule SOS (tarif horaire).
En quoi la profession de webmaster se différencie de celle de Rédacteur web ?
Je réalise pour mes sites personnels de la rédaction web optimisée SEO (notamment sur mes sites MFA ou Google Actualités) ainsi que pour certains rares clients mais ce n’est pas la compétence que j’utilise le plus. Je suis extrêmement exigeant sur la qualité des textes que j’utilise, et cela se traduit par un prix supérieur à la moyenne.
Quand je passe du côté du webmaster, je me fiche du contenu et je suis là uniquement pour m’assurer que le site soit disponible, rapide à charger et indexable. Il m’arrive cependant de mettre à jour ou rajouter des contenus textuels pour certains clients, un pont entre la rédaction web et l’administration.
D’où exerces-tu ton activité de webmaster actuellement ?
Depuis 1 an et demi, je suis devenu nomade avec ma femme et nos enfants (5 et 1,5 ans en unschooling ou plutôt worldschooling) en Europe puis en Asie (actuellement en Malaisie avant Bali puis la Thaïlande). C’est une aventure énorme pour nous, que ce soit pour notre cellule familiale ou pour nos métiers digitaux qu’il fallait pouvoir gérer depuis l’étranger.
Cela n’a pas été une révolution pour moi, je travaille généralement avec des structures qui sont sur Paris ou Marseille – je suis localisé dans le 64 entre montagnes et océan – donc la distance fait déjà partie de mes acquis. Mais le plus grand défi a été de revenir aux essentiels, tant sur le plan vestimentaire que matériel. Et on s’y fait plutôt bien, moins de vêtements mais que des choses qu’on aime, peu de matériel, beaucoup de livres et de jeux de société. On alterne entre le woofing (aides diverses ou gardes d’enfants) et des séances plus cool en louant des hébergements à droite à gauche.
C’est comme cela qu’on a écumé l’Espagne, une partie du Portugal, un peu du Royaume-Uni, Gozo (Malte) puis là un écolodge niché au bord de la mer entre plage et jungle. L’endroit est génial : on garde une petite de 2 ans dans un endroit de rêve au cœur d’un territoire de 400 hectares protégés, devant un platier où coraux, poissons, tortues et requins cohabitent (un régal en snorkeling).
L’écolodge est une association de préservation de l’environnement qui reverse l’intégralité de ses gains pour des projets de développement local, avec notamment les écoles des villages alentour ou une machine qui permet de transformer les plastiques récupérés (majoritairement dans la mer) en carburant. Si vous passez autour de Padang, venez voir par vous-même : https://rimba-ecoproject.com/
Quel est le projet de webmastering le plus intéressant sur lequel tu as travaillé ?
J’ai eu le privilège de gérer l’installation d’une photothèque Piwigo et son administration pendant plus de 6 ans pour le compte de la Vélodysée. La création de la photothèque a été une grosse aventure humaine et professionnelle, tant par le nombre de photos à importer dans l’outil (800+) et d’albums (90+) que par la gestion des droits (différents niveaux d’utilisateurs et de groupes). L’administration était importante pour vérifier que les plugins restaient compatibles et le thème toujours accessible afin que les fonctionnalités propres à la photothèque de la Vélodyssée soient maintenues.
Quel est, selon toi, le plus compliqué à gérer dans ton métier ?
Le plus compliqué reste le virus PEBKAC qui fait perdre beaucoup de temps et d’énergie. On a beau avoir les process les plus optimaux et performants possbles, un petit grain de sable peut tout faire capoter et cela vient souvent de l’humain.
J’ai eu par exemple la cliente qui ne veut pas de forfait administration et qui met à jour son site en faisant planter l’ensemble (conflit entre plusieurs plugins et pas de sauvegarde). Un autre client n’avait pas mis à jour son WordPress depuis plus de 2 ans : en plus des failles de sécurité évidentes, l’administration donnait une page blanche splendide.
Vous pouvez contacter Thibaut directement sur son site d’agence web éthique : https://www.agence-tipi.fr.