On continue les témoignages métiers autour de celui de rédacteur web avec le traducteur, chargé de traduire des contenus d’une langue source vers une langue cible. Rencontre avec Alexandra Tinois qui propose ses services en traduction à travers la France.
A quoi ressemble la journée type d’un traducteur ?
Une journée de traducteur peut vite devenir routinière 🙂 en général, je commence par prendre un bon petit déjeuner, loin de mon ordi, pour pouvoir souffler un peu. Ensuite, je fais un tour d’inspection de mes différentes boîtes mail et je parcours les offres d’emploi (toujours à l’affût de la meilleure opportunité professionnelle). Puis, je consulte mon agenda. Je suis obligée d’organiser ma journée (presque) de A à Z car, en travaillant à mon compte, depuis chez moi, j’ai parfois un peu plus de mal à me concentrer et à rester motivée…
Si j’ai un projet de traduction en cours, je reprends le document en question et je relis les dernières sections sur lesquelles j’ai travaillé (une sorte de relecture avant la relecture finale). Je prépare mon « matériel » : le document original, la traduction, mes différents dictionnaires (en ligne et papier). J’aime travailler en musique donc je cherche la bonne playlist puis c’est parti !
Je travaille section par section, pour ne pas me submerger et trop me mélanger les pinceaux. Je lis d’abord le texte original, puis je cherche les mots que je ne connais pas. Je passe ensuite à la traduction. Je peux y passer plusieurs heures d’affilée, même si, dans mon cas, j’ai besoin de faire pas mal de petites pauses.
Quelle est ta philosophie dans cette profession ?
La traduction, ça a toujours été une passion pour moi ! Plus jeune, je voulais comprendre les paroles des chansons que j’écoutais, savoir ce que disaient mes personnages de série ou de films préférés… Les langues étrangères ont toujours eu un fort attrait sur moi.
J’essaie, dans le cadre de mon travail, de restituer, au mieux, l’essence du texte original, le style de l’auteur tout en essayant d’apporter ma petite touche personnelle. Et je pense que c’est le plus dur, en tant que traducteur. Il faut savoir s’approprier un texte sans le dénaturer complètement. J’essaie d’appliquer ces principes au quotidien. Surtout en ce qui concerne la traduction littéraire.
Je travaille aussi en traduction technique (donc plus difficile de s’approprier le texte, pour le coup). Là, il faut surtout rester informatif et pointilleux. Ma philosophie ? Rester fidèle au texte original et éviter les « flous artistique » !
Qu’affectionnes-tu le moins ?
Tout le monde n’est pas concerné, mais je trouve qu’il est difficile de trouver des missions de traduction. Le secteur a tendance à être un peu « bouché » et même des traducteurs confirmés, faisant ce métier depuis des années, regardent leur carrière de manière presque désabusée…
J’ai assisté à une conférence donnée par la traductrice (en français) des « Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire » (écrit par LemonySnicket) et elle pensait que le métier de traducteur était voué à disparaître… Elle était persuadée d’assister bientôt à l’avènement des traducteurs automatiques (du type Google Trad, par exemple) au détriment du traducteur humain. J’ose espérer que ce ne sera pas le cas…
J’ai souvent l’impression, également, que les traducteurs sont dénigrés, surtout en ce qui concerne les « grands » romans ou les sagas populaires. Je pourrais citer plusieurs exemples (Le Trône de fer, Le Seigneur des Anneaux, ou encore Harry Potter) de cas où le traducteur a été critiqué pour certains choix. Il est vrai que la traduction est un métier qui contient une grande part de subjectivité et selon le ressenti ou la culture du professionnel, un mot ou une expression peut fortement différer. Les gens ont un peu trop tendance à oublier que derrière un texte traduit se cache un homme ou une femme qui essaie de faire de son mieux avec le texte source.
Que contient ta liste de vœux pour les 5 prochaines années ?
Question difficile…
- Une meilleure reconnaissance du métier de traducteur, en général ! Il y a de très bons traducteurs qui restent inconnus alors qu’ils font un travail formidable.
- Et pour moi, plus de travail 🙂
- Je souhaiterais aussi améliorer mon niveau en espagnol et pourquoi pas, apprendre une nouvelle langue ?
J’espère surtout que le métier de traducteur ne disparaîtra pas et qu’il continuera d’évoluer dans le bon sens.
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