En tant qu’indépendant (rédacteur freelance ou autre), il n’est pas toujours facile de se repérer dans le monde de l’assurance et de savoir de quoi nous avons réellement besoin. Responsabilité civile, prévoyance, mutuelle, CSS… On fait le point sur les différentes possibilités.
Qu’est-ce que la RC Pro et la RC Exploitation ?
Pour commencer, il est important de définir la notion de RC qui, dans le jargon des assureurs, désigne la responsabilité civile. Dans le cadre d’une activité professionnelle, il en existe deux types : la responsabilité civile professionnelle et la responsabilité civile exploitation. Dans les métiers liés à la rédaction web, aucune n’est obligatoire, c’est une sécurité à évaluer en fonction de vos risques.
La responsabilité civile professionnelle
La RC Pro vous protège en cas de dommages corporels, matériels et immatériels commis contre un tiers dans le cadre de votre prestation ainsi que de leurs conséquences économiques. Elle permet notamment de vous protéger en cas de faute professionnelle, de manquement contractuel, de retard, de perte ou de destruction de données.
Par exemple, vous rendez à votre client un article illustré de photos mais vous avez omis de mentionner le copyright d’une image. Le photographe s’en aperçoit et réclame des dommages et intérêts à votre client. C’est votre RC Pro qui prendra en charge les indemnités à l’issue de la procédure. Autre cas : vous envoyez à votre client un fichier qui, malheureusement, comprend un virus qui efface des données de son ordinateur ou le rend inutilisable. Votre client se retourne contre vous et exige que vous régliez le montant de la réparation de l’ordinateur et/ou le manque à gagner causé par la perte des données. Là aussi, votre RC Pro peut couvrir les frais. Dans ces deux cas, sans RC pro, c’est sur vous que retomberont ces frais.
La responsabilité civile exploitation
La responsabilité civile exploitation vous protège en cas de préjudices physiques et immatériels causés dans le cadre de l’activité professionnelle, mais qui ne sont pas directement liés à la prestation.
Imaginons, par exemple, qu’un média, pour lequel vous travaillez, vous prête un enregistreur. Vous le faites tomber accidentellement et ce dernier se casse. C’est votre assurance RC exploitation qui s’occupera de le rembourser. Même chose, si lors d’une réunion vous renversez un café brûlant sur un prospect. La RC exploitation indemnisera le préjudice corporel de la blessure. Comme précédemment, sans RC exploitation, c’est à vous qu’incomberont ces frais.
Santé et assurance : quels points de vigilance pour un indépendant ?
Un travailleur non salarié, un TNS en langage assureur, a une couverture sociale moins importante qu’un salarié. Il faut donc anticiper certains risques et opter pour une mutuelle adaptée aux besoins.
Prévoyance : couverture en cas d’arrêt maladie et d’invalidité
Quand on est indépendant, si on se blesse, qu’on tombe malade ou qu’on subit un handicap et qu’on ne peut plus travailler, on ne touche pratiquement rien comparé à ses revenus habituels. En effet, l’indemnisation de l’Assurance Maladie prévue pour les travailleurs non salariés est faible et ne permet souvent pas de maintenir son niveau de vie. Concrètement, l’indemnité journalière versée correspond à 1/730 de la moyenne des revenus annuels. En exemple, un freelance qui gagne 20 000€ par an reçoit une indemnité de 27,39€ par jour…
Il peut donc être judicieux de souscrire un contrat de prévoyance qui couvre les risques de la vie. Il complétera si besoin les indemnités de l’Assurance Maladie afin d’éviter qu’un arrêt de travail se traduise par une chute des revenus et engendre la précarité.
Assurance indépendant et mutuelle : les options intéressantes pour un freelance
Le réseau de soins
A côté de cela, si votre mutuelle vous propose d’accéder à un réseau de soins, c’est une belle opportunité pour profiter de tarifs préférentiels chez les professionnels de santé partenaires (médecins, opticiens, centres dentaires ou auditifs…).
Le tiers payant
Souvent les freelances sont payés plusieurs semaines après leur prestation et peuvent rencontrer, à certains moments, des problèmes de trésorerie. Lorsqu’il faut faire face à une dépense de santé importante, cela peut être compliqué. Le tiers-payant est un critère pertinent à étudier quand on se penche sur une mutuelle : ne pas avoir à avancer les frais permet de se soigner sans attendre d’avoir les moyens de le faire et donc de préserver au mieux sa santé.
La garantie 100%
Enfin, avant de souscrire à un contrat de mutuelle, on vérifie qu’elle assure bien le 100% santé, c’est à dire que l’optique et le dentaire sont complètement pris en charge. C’est tout sauf un détail négligeable, d’autant plus qu’on a souvent besoin de lunettes quand on travaille devant un ordinateur !
Vos revenus d’indépendant sont modestes : avez-vous le droit à la complémentaire santé solidaire ?
On le sait, quand on est freelance, en particulier quand on débute, les salaires sont parfois peu importants et même plus tard, il y a parfois des moments de creux qui engendrent des revenus irréguliers. Il est pourtant nécessaire que chacun puisse être correctement couvert en terme de santé.
A quoi sert la complémentaire santé solidaire ?
La complémentaire santé solidaire (CSS) est une aide pour financer les dépenses de santé de celles et ceux qui ne peuvent pas les assumer. Elle prend en charge le ticket modérateur (la part des dépenses qui restent à charge après le remboursement de l’Assurance Maladie). De plus, la CSS permet de bénéficier du tiers payant intégral (aucune avance de frais de santé) ainsi que de l’exonération de la participation de 1€ sur les consultations. En somme, avec ce dispositif, le bénéficiaire ne paie ni les médecins, ni l’hôpital, ni les médicaments, ni les équipements, ni les lunettes ou autres prothèses.
Qui peut en bénéficier ?
Il faut réunir les deux conditions suivantes : être affilié à l’Assurance Maladie et ne pas dépasser le plafond des ressources en fonction de la composition du foyer. En fonction des revenus et de l’âge, la CSS est accordée gratuitement ou sur faible participation financière (au maximum 1€/jour).
A savoir : pour les travailleurs indépendants en difficulté, il existe un dispositif d’accompagnement individuel, Help !, coordonné par les différents organismes (Urssaf, Caf, Assurance Maladie…).
Auprès de qui me renseigner pour choisir une assurance en tant qu’indépendant ?
Les avis d’experts
Le meilleur moyen de s’informer, c’est de se tourner vers des spécialistes de la question. En parcourant des avis d’experts, on comprend les tenants et les aboutissants d’un contrat, ses points forts, ce qui le distingue des autres, les points de vigilance, son positionnement tarifaire, ses modalités de remboursement, etc. En bref, l’information est complète, claire et accessible à chacun.
Les comparateurs
Par ailleurs, il existe de nombreux comparateurs en ligne qui permettent de se faire une première idée du prix et des garantie proposés par un grand nombre d’assureurs. C’est assez efficace quand on souhaite une vue d’ensemble du marché. Il n’en reste pas moins qu’il est nécessaire d’étudier, dans le détail, le niveau des garanties et des franchises des contrats qui vous intéressent.
Le courtier
Pour finir, quand on ne s’y connaît pas particulièrement en assurance pour indépendant, s’en remettre à un courtier est une bonne idée. Ce professionnel a une obligation de conseils envers son client, il se doit de lui suggérer des contrats répondant à ses besoins après évaluation des risques. Son rôle est également d’éviter des doublons entre contrats d’assurance et de négocier les conditions tarifaires auprès de l’assureur.